Dans la plupart des textes et documents que vous avez pu lire dans cette séquence, rares sont les messages dépourvus de sous-entendus, de présupposés, d’opinions plus ou moins cachées.
Pour comprendre l'énonciateur (celui qui parle ou écrit) vous devez vous habituer à repérer les indices de sa présence dans son texte, son discours, ses prises de position, présence que tantôt la modalisation masque, tantôt elle exhibe, dans les deux cas pour mieux vous persuader ou vous convaincre. C’est en comprenant mieux les armes utilisées par l’adversaire que l’on est en mesure de se livrer soi-même au combat des mots.
Il ne faut donc pas avoir peur du terme. Comme M. Jourdain, bourgeois gentilhomme qui est un prosateur qui s’ignore… vous êtes une modalisatrice, ou un modalisateur, sans le savoir. Quand vous dites par exemple : « Le cours de grammaire est vraiment des plus passionnants et enrichissants ! ».
L'ironie est une figure de style qui fonctionne sur le principe de l'antiphrase, elle est souvent complexe à saisir car elle se révèle par un contexte ou un ton. Elle a une visée humoristique, critique ou satirique, elle joue sur une discordance entre les mots et leur sens réel ou la situation elle-même. Elle est donc une des formes de modalisation de l' énoncé.
La modalisation de l'énoncé, c’est une façon d’indiquer une appréciation de la part de l'énonciateur sur ce qui est dit. Elle porte sur le degré de certitude ou de doute, ou bien encore contient une appréciation, un jugement de valeur. Cela recoupe en partie les catégories d’objectif et de subjectif. Pour rappel, ce qui est objectif part de l’objet et en parle d’une façon neutre, tandis que ce qui est subjectif part du sujet, voit le monde et dit le monde par le prisme d’une subjectivité, d’un goût ou d’un dégoût.
La modalisation de l'énoncé exprime donc non seulement la manière dont l’énonciateur adhère à son propos (degré de certitude, probabilité, nécessité, réserve distante) mais peut également se traduire par une pesée subjective qui s’exerce sur l’énoncé (sentiments, jugements de valeur, approbation). Pour faire simple, c’est tout ce qui rend perceptible la subjectivité d’un énonciateur qui ne dirait pas clairement « je pense que… » mais qui laisse toutefois bel et bien des traces de sa subjectivité dans ce qu'il dit ou écrit.
Le repérage des modalisateurs n’est pas toujours aisé, mais c’est un moyen de percevoir ou deviner le sens profond d’un énoncé, ou du moins la position pas toujours avouée de l’énonciateur, qui a été plus ou moins dissimulée. C’est donc un fait de langue à repérer ou à étudier dans un texte d’idées. Car aucune argumentation, si l’on exclut les démonstrations mathématiques, ne pourrait prétendre à une parfaite neutralité.
Exemples
Remarque
Lorsque nous débattons ou confrontons nos points de vue et tentons d’expliquer ou d’exposer nos opinions, nous avons recours à différents types d’arguments :
Source : https://lesmanuelslibres.region-academique-idf.fr Télécharger le manuel : https://forge.apps.education.fr/drane-ile-de-france/les-manuels-libres/francais-seconde ou directement le fichier ZIP Sous réserve des droits de propriété intellectuelle de tiers, les contenus de ce site sont proposés dans le cadre du droit Français sous licence CC BY-NC-SA 4.0